Ce disque, Mélanie en a rêvé la moitié de sa vie. «Je voulais être chanteuse quand j'avais 14 ans» avoue-t-elle. «Cela remonte aux premiers campings sauvages, en Bretagne, lorsqu'on reprenait des chansons au coin du feu». C'est dans la même spontanéité, et un élan qui contredit toute forme de calcul, qu'elle a confectionné les douze chansons qui constituent l'ossature et la chair de cette nouvelle expérience artistique. Mélanie Laurent s'est mise dans la peau d'une débutante afin d'aborder cette aventure, en mars 2009. À ce moment-là, elle décide d'enfin franchir le pas, et de donner des musiques aux textes qu'elle a rédigés au cours des dix dernières années. Un producteur de ses amis organise des séances de travail dans le village de Woodstock, là où, 40 ans plus tôt, avait eu lieu le plus grand feu de camp du monde. De quoi mettre la jeune femme à l'aise, a priori. Ce ne fut pourtant pas le cas. «J'avais un mois pour faire un album dans cet endroit magnifique avec des gens super que je ne connaissais pas. Je me suis sentie très perdue» explique-t-elle. L'habituée des contraintes horaires d'un plateau de cinéma a pour une fois envie de prendre son temps.
Elle rêve à autre chose, en l'occurrence un duo avec Damien Rice, «la seule personne au monde avec laquelle j'avais envie de travailler» confie-telle. Contacté à Boston un lundi, le chanteur est présent sur les lieux le soir même. «Je tremblais comme une groupie, il m'a mise très à l'aise». Un premier titre est composé dans la nuit. La fabrication de l'album prend alors une belle tournure. Au bout de quelques jours, le musicien lui propose même de poursuivre le travail chez lui, en Irlande, en tête à tête. Mélanie Laurent délaisse alors le plan de route initial pour s'embarquer dans une croisière au long cours, qui durera près de deux ans. Elle choisit d'adopter un rythme plus souple, au gré de ses disponibilités et de celles de Damien Rice. «De pays en pays, quand il y avait du temps, dit-elle. Damien m'a appris à être libre. Entre deux tournages, je l'appelais en lui demandant si je pouvais le rejoindre pour travailler». Superbe songwriter, auteur de deux albums remarquables en 2002 et 2006, il n'obéit qu'à son propre tempo. Afin d'assurer l'aboutissement du disque, il mettra Mélanie en relation avec le plus pragmatique Joel Shearer, compositeur des titres les plus pop de l'album. Lui même artiste et multi instrumentiste, Shearer accueillera Mélanie dans sa ville, Los Angeles, et mettra la touche finale au disque. Jamais pourtant le disque ne souffre de quelque manque de cohérence, unifié par l'écriture et la voix singulières de Mélanie Laurent, véritables révélations de l'album. En t'attendant raconte une histoire qui n'appartient qu'à elle, une histoire où l'on parle beaucoup d'amour: gentiment désabusé (‘En t'attendant', ‘Papa'), fait de regrets (‘Insomnie', ‘Uncomfortable') et de remords (‘Pardon'), de séparations (‘Il fait gris'), et de bonheurs dont il faut savoir profiter (‘Circus', ‘Je connais'). Dans son agencement, il offre tour à tour des climats denses et touffus comme d'éclatantes pop-songs.
Difficile d'établir une parenté à ce disque, qui contient le meilleur de deux mondes, conciliant chanson française - avec des accents que ne renierait pas Marie Laforêt - et souffle lyrique façon Arcade Fire. Mélanie Laurent tenait farouchement à la présence d'un violon, qui fait le trait d'union entre les différentes atmosphères. «Je sortais de l'expérience du film Le Concert, où j'avais tenu le rôle d'une violoniste» se souvient-elle. Un Steinway de concert au domicile de Damien Rice l'encourage à se remettre au piano, qu'elle avait étudié enfant. «Je n'en avais jamais rejoué. La présence de ce piano face à la mer m'a inspirée, j'y passais des heures». ‘Début' et ‘Fin', compositions aux allures de génériques, signées Mélanie Laurent, sont le fruit de ces retrouvailles.
«Je sortais d'un tourbillon hollywoodien pour un truc très calme, très posé. Damien et moi nous sommes apportés énormément lors de l'assemblage de cet album». ‘Il fait gris' sera écrite à la toute fin d'une de ces séances, au débotté, alors que Mélanie était sur le point de reprendre un avion. «Les paroles sont une description de ce qu'on était en train de vivre à ce moment-là. Un truc pas prévu, simple, naïf». Les voix seront enregistrées à Paris, au domicile de l'artiste, converti momentanément en home studio. Désormais, Mélanie Laurent entend prolonger le plaisir ressenti au cours des deux dernières années en allant défendre ses chansons sur les scènes. «Ce disque, je l'ai écrit, co-composé et produit, je vais l'assumer jusqu'au bout» affirme-t-elle. Il m'a déjà permis de vivre des histoires incroyables, que j'ai envie de partager».
Album En t'attendant
Artwork – Tangui Morin
Co-producer – Mélanie Laurent (tracks: 3 to 4, 7, 9 to 11)
Management – Luc Charles
Mastered By – Ray Staff
Mixed By – Damien Rice (tracks: 3, 7, 9 to 11), Nick Wollage
Photography By – Rodolphe Marconi
Producer – Damien Rice (tracks: 3, 7, 9 to 11), Joel Shearer (tracks: 2, 4 to 6, 8)
Recorded By – Damien Rice (tracks: 3, 7, 9 to 12), Joel Shearer (tracks: 2, 4 to 6, 8), Zac Rae (tracks: 2, 5 to 6, 8)
Recorded By [@ Studios De La Seine (Paris)] – Nick Wollage (tracks: 1)
Début (2:41)
Composed by – Mélanie Laurent
Piano – Mélanie Laurent
En t'attendant (3:58)
Backing Vocals [Gang Vocal] – Damien Rice, Dominique Dauwe, Joel Shearer
Bass, Guitar – Joel Shearer
Cello – Vivienne Long
Drums, Percussion – Josh Adams
Lyrics By, Music By – Mélanie Laurent
Music By – Joel Shearer, Olivier Coursier
Piano, Organ [Moog], Celesta, Keyboards, Organ [Wurlitzer], Piano [Tack] – Zac Rae
Trombone – Helgi Jonsson
Violin – Sarah Nemtanu
Vocals – Mélanie Laurent
Everything you're not supposed to be (5:34)
Backing Vocals – Julia Dubsky
Backing Vocals [Group Backing Vocals] – Mark Lawlor, Ronja Holwerda, Sarah Nemtanu
Backing Vocals, Guitar, Synth [Wurlitzer], Bass, Percussion, Flute [Wooden Flute], Whistle – Damien Rice
Featuring [Vocals, Duet With] – Damien Rice
Lyrics By – Mélanie Laurent
Lyrics By, Music By – Damien Rice
Recorded By [Mélanie's Vocals] – Joel Shearer
Violin – Sarah Nemtanu
Vocals, Backing Vocals – Mélanie Laurent
Circus (4:42)
Arranged By – Joel Shearer
Cello – Vivienne Long
Drums – Blair Sinta
Glockenspiel, Vibraphone [Vibes] – Mélanie Laurent
Guitar, Vibraphone [Vibes], Glockenspiel, Dulcimer, Toy Piano – Joel Shearer
Keyboards, Organ [Optigan], Organ [Farsifa], Melodica, Accordion, Organ [Pump Organ] – Peter Adams
Lyrics By, Music By – Mélanie Laurent
Music By – Joel Shearer
Trombone – Helgi Jonsson
Violin – Sarah Nemtanu
Vocals, Backing Vocals – Mélanie Laurent
Kiss (4:01)
Acoustic Guitar – Ashley Mendel
Backing Vocals – Neeti Muhan
Cello – Vivienne Long
Drums, Percussion – Josh Adams
Guitar, Bass, Toy Piano, Effects, Ukulele, Backing Vocals – Joel Shearer
Lyrics By, Music By – Mélanie Laurent
Music By – Joel Shearer
Piano, Electric Guitar, Piano [Tack], Celesta – Zac Rae
Violin – Sarah Nemtanu
Vocals – Mélanie Laurent
Je connais (4:45)
Backing Vocals – Neeti Muhan
Guitar, Bass, Drums, Percussion, Keyboards – Joel Shearer
Lyrics By, Music By – Mélanie Laurent
Piano, Organ [Rhodes], Celesta, Piano [Tack], Vibraphone [Vibes], Keyboards – Zac Rae
Vocals – Mélanie Laurent
Pardon (4:01)
Backing Vocals, Guitar, Bass – Damien Rice
Cello – Vivienne Long
Drums – Robert "Chicken" Burke
Engineer [Co-Production & Engineering] – Yaron Fuchs
Lyrics By, Music By – Mélanie Laurent
Music By – Damien Rice
Recorded By [Co-Recording of Viola & Violin] – Cora Venus Lunny
Violin, Viola – Cora Venus Lunny
Vocals – Mélanie Laurent
Insomnie (4:09)
Drums, Percussion – Josh Adams
Electric Bass, Double Bass – Joseph Karnes
Guitar, Keyboards, Effects – Joel Shearer
Lyrics By, Music By – Mélanie Laurent
Music By – Joel Shearer
Piano, Organ [Pump], Marimba, Organ [Wurlitzer] – Zac Rae
Violin – Sarah Nemtanu
Vocals – Mélanie Laurent
Il fais gris (4:53)
Backing Vocals, Guitar, Bass, Percussion – Damien Rice
Cello – Vivienne Long
Lyrics By, Music By – Mélanie Laurent
Music By – Damien Rice
Recorded By [Ambien Sounds (Train & Sea)] – Paul Finan
Recorded By [Mélanie's Vocals] – Joel Shearer
Violin, Viola – Cora Venus Lunny
Vocals, Backing Vocals, Percussion – Mélanie Laurent
Uncomfortable (5:50)
Backing Vocals – Damien Rice
Cello – Vivienne Long
Drums – Paul Finan
Engineer [Co-Production & Engineering] – Yaron Fuchs
Featuring [Vocals, Duet With] – Damien Rice
Guitar, Bass, Percussion, Drums, Other [Corridor Walking Steps] – Damien Rice
Lyrics By, Music By – Damien Rice, Mélanie Laurent
Organ [Rhodes], Organ [Wurlitzer], Keyboards – Adam Widoff
Recorded By [Co-Recording of Drums] – Paul Finan
Recorded By [Trombone] – Helgi Jonsson
Sounds [Breath Sounds], Noises [Organ Noises], Acoustic Guitar [For The Loop] – Robert "Chicken" Burke
Trombone – Helgi Jonsson
Violin, Viola – Cora Venus Lunny
Vocals, Backing Vocals – Mélanie Laurent
Papa (3:39)
Cello – Vivienne Long
Lyrics By, Music By – Mélanie Laurent
Music By – Damien Rice
Piano – Damien Rice
Violin – Cora Venus Lunny
Vocals – Mélanie Laurent
Fin (2:13)
Composed By – Mélanie Laurent
Piano – Mélanie Laurent
Début
En t'attendant
Je fais des clins d'oeil aux nuages
Des battements de cils
Je defis les plus grands orages
Parapluie en exil
Je fais des brasses dans de l'eau douce
Un peu maladroite
Des châteaux de sable dans la mousse
Éphemères et pas droits
Le temps prend tout son temps
Et moi je perds le mien
Je m'invente des jeux enfantins
Je fais peu avec rien
Le temps prend du bon temps
Et je m'en ennuis avec le mien
En t'attendant
Je m'invente des jeux qui ne valent rien
Je fais peu mais je fais bien
En t'attendant
En t'attendant
Everything you're not supposed to be
I walk away from you
For the first time
Strong.
And I did my best
To see it through.
Now I'm watching you
Just thinking
I'm wrong.
But I only wanted you to know
That I never wanted you to go.
I know I was
Everything you're not supposed to be
To someone that you love
To someone that you love
To someone that you love
That you love, that you love.
You walk away from me
For the first time
Sure.
And you did your best
But you don't see
How free
It feels
Without you and me.
I only wanted you to know
That I never wanted you to go.
I know I was
Everything you're not supposed to be
To someone that you love
To someone that you love
To someone that you love
That you love, that you love.
And I crash and I burn
And I toss and I turn.
I belong to you.
You provoked and you broke
All my dreams and my hope.
And I'm sitting still.
I feel trapped and alone
I thank God you are gone.
I sleep better now.
I feel free and I see
What you are without me.
I'm alive again.
I only wanted you to know
That I never wanted you to go.
I know I was
Everything you're not supposed to be
To someone that you love
To someone that you love
To someone that you love
That you love, that you love.
That you love.
Na, na, na, na,...
That you love
Circus
Ne plus penser à rien
Ne plus penser du tout
Attendre que le matin
Pointe son nez tout à coup
Passer le jour à ne rien faire
S’offrir le droit de rêvasser
Contempler les heures se défaire
Fermer les yeux et soupirer
Je savoure ces instants fragiles
Ces quelques jours tout près de toi
Perdus tous les deux sur cette île
Où le temps passe et puis s’en va
Ne plus penser à elle
À cette saloperie
Pouvoir espérer qu’elle
Puisse t’oublier aussi
Passer la nuit à en rêver
S’offrir le droit d’y croire encore
Deviner la mer déchaînée
Et mettre en parenthèses la mort
Je dévore ces instants fragiles
Ces quelques jours tout près de toi
Perdus tous les deux sur cette île
Où ton rire vole et puis s’en va
Ne plus penser à rien
Mais ne penser qu’à soi
Larguer la peur au loin
Puis éclater de joie
Passer du temps à rire
S’offrir le droit d’en espérer
Et te voir quand tu chavires
Peut-être mais sans chialer
Et je pense à ces instants fragiles
Ces quelques jours tout près de toi
Et je reviens seule sur cette île
Puisque la vie passe et puis s’en va
Et je pense à ces instants fragiles
Ces quelques jours tout près de toi
Et je reviens seule sur cette île
Puisque la vie passe sans toi
Kiss
Un baiser sur une table,
et deux-trois grains de sable
Des tartines de miel,
aucun nuage au ciel
Des soufflés sur ton dos,
des mélodies en do
Suspendu à tes lèvres,
petits tours de manège
Une caresse d'hiver
là sur ta peau solaire
Et deux-trois coups
de vent sur le passé présent
Aimer quand tu fredonnes
des mélodies en sol
Suspendu à ta voix,
petits tours par toi
Un mot sur des blessures,
de l'encre qui rature
Deux-trois mauvais souvenirs
qu'on a bien voulu suivre
Infortunée dans tes bras
Des mélodies en la
Suspendu à ton coeur,
petits retour au bonheur
Un voilier sur la mer,
deux-trois courants contraires
Un bol de chocolat
aussi simple que ça
Des projets pour l'été,
des mélodies en ré
Suspendu au voyage,
petit tournant de page
Un terrain sur une île,
la plage pour reconstruire
Deux-trois granges dans un coin
et nous seul dans ce jardin
Confesser un merci,
des mélodies en si
Suspendu à tes mains,
jolie tour du destin
Je connais
Je connais ces montagnes enneigées
Que le soleil soulage
Je sais le vertige de l'été
Quand vient frapper l'orage
J'ai vu des vagues par milliers
Danser au son de la mer
Et sans jamais se fatiguer
Venir échouer sur la terre
Je connais les nuits qui trépassent
Qui font la course avec les heures
Je sais les jours qui se prélassent
Et font de nous des déserteurs
J'ai vu un ciel tâché d'étoiles
Ivre de lumière et de lune
Assoiffé d'air pris en otage
D'un firmament qui se consume
Je crois connaître et ne sais rien
Je suis aveugle et je m'entête
A vouloir savoir avec toi
Je veux connaître mais je sais bien
Que tu es sourd et malhonnête
De me promettre d'être là
Je connais ces routes de hasard
Que le temps ne nous fait plus prendre
Je sais l'attente née de l'espoir
Quand l'amour joue à vous suspendre
J'ai vu un coeur mourir d'amour
Puis renaître d'un amour plus fort
Devenir chercheur et d'un coup
Faire glisser dans ses mains de l'or
Je crois connaître et ne sais rien
Je suis aveugle et je m'entête
A vouloir savoir avec toi
Je veux connaître mais je sais bien
que tu es sourd et malhonnête
De me promettre un lendemain
Pardon
Pardon d'avoir douté de ton amour
Imaginer ne vivre qu'au jour le jour
Pour les pensées quand elles sont loin de toi
Pardon pour celles
que j'ai pu avoir quelques fois.
Pardon pour les chagrins de mon passé
Pour cette main tendue que j'n'ai pas su serrer...
Pardon tout les riens mêlés d'alcool
Pardon pour les faux
rires et mes fous rires de folle.
Alors c'est toi qui me quittes,
On ira plus nulle part
Je te regarde prendre la fuite
Quand je suis déjà en retard.
Je prends les heures maudites
Les 'je t'expliquerai plus tard'
Et je vivrai toute les nuits d'exil
Les blanches et puis les noires
Oui je prends tout les torts
Je mets tout sur mon compte
Mais c'est moi qui m’endors
Au bout du compte.
Pardon de t'avoir vu en père formidable
Et d'avoir cru qu'c'était déjà pas mal.
Pardon pour les mensonges souvent nuls
Les traits d'union
et puis les points virgule.
Pardon pour ces mots que je n'pensais pas
Pardon pour tous les hauts
Mais pardon pour les bas
Pour les regrets faciles le matin.
Pardon pour les rêves
que j'ai faits de nous pour rien...
Insomnie
Encore une nuit
sans l’ombre d’un sommeil
Encore une nuit
trop longue sans rêve qui me réveille
Garder les yeux ouverts
pourtant remplis de sable
Regard accroché dans le vide
à faire des bilans lamentables
Encore une nuit sans l’espoir
d’une fatigue soudaine
Encore une nuit à résister
sans s’épuiser soi-même
Voir les heures s’écouler
plus rapides que l’éclair
Voir les heures se faner
puis soudain la lumière
Puis soudain la lumière
Puis soudain
Combien de temps encore
combien de sabliers
D’échecs et de remords
et combien de cachets
Voir l’aube se pointer enfin
quand mon corps capitule
Ne savoir que du matin
ce petit temps ridicule
Combien d’éveils
et pour combien de temps
Mon corps qui s’élève
et qui, négligemment
En oublie le soleil
par lâcheté, par peur
Ne connait de la nuit
que sa mauvaise humeur
Encore une journée à lutter
pour ne pas baisser les armes
Encore un jour à espérer,
à redouter le drame
D’être enfouie dans des draps
usés de faire la guerre
À bien plus fort que moi,
et toi qui me désespères
Encore une journée minable
à l’ombre de mes pas
Pas un jour raisonnable,
pas une minute sans combat
Loin du vent, du vacarme,
du tonnerre, de la pluie
Revenir au silence,
au calme de la nuit
Au calme de la nuit
Au calme
Combien de temps encore
combien de sabliers
D’échecs et de remords
et combien de cachets
Voir l’aube se pointer enfin
quand mon corps capitule
Ne savoir que du matin
ce petit temps ridicule
Combien d’éveils
et pour combien de temps
Mon corps qui s’élève
et qui, négligemment
En oublie le soleil
par lâcheté, par peur
Ne connait de la nuit
que sa mauvaise humeur
Combien d’éveils
et pour combien de temps
Mon corps qui s’élève
et qui, négligemment
Voit le soir débarquer,
avec dans ses valises
L’insomnie bien rangée,
pliée entre deux chemises
Il fais gris
Dehors, il fait gris
Et toi tu joue des accords
Au bord du lit
Le thé fume sur le sol
Et je regarde unes à unes
Les heures qui volent.
Demain, je serai partie
Et quelqu'un d'autre prendra cette place
Tu jouera de simples mélodies
Et les jours sans moi se prélassent.
Talalalalalalala
Talalalalala
Tiens, le soleil vient de sortir
Et tu fais tout pour me faire, me faire sourire
Le train m'attend sur le quai
Et je sais que je voudrai bien rester.
Demain, tu seras partie de ma tête
De mon corps et de mon esprit
Tu sera, d'une autre amoureux
Et les jours sans toi se feront vieux.
Il faut bien continuer cette vie sans toi
Ton absence m'a fait pleurer trop de fois
Il faut bien que j'apprenne à m'y faire
Puisque chaque été annonce un hiver
Tatalalalalalala
Il fait gris.
Uncomfortable
Et tu reviens
Reprendre ta place
Je connais ce regard
Je connais ce regard
Et tu me dis
Que tu sais tout
Que tu regrettes
Le temps sans nous
You fall on me
Like firewood
Just like you should
Just like you should
But it's too late
I'm no longer full
Just uncomfortable
Uncomfortable
It's just like me
Mais c'est trop tard
To let you down
Et c'est sans moi
To walk away
Je te regarde
To fool around
Vouloir ma main
It's just like you
Mais c'est sans moi
To cry like this
Tu l'as perdue
Into the cracks
Au moins cent fois
Papa
Dis-moi papa
est-ce que c'est vrai dis-moi
que sur cette grande planète
y'en a qu'un comme toi.
Tu sais papa
j'ai bien essayé quand même
y'en a à qui j'ai dit je t'aime
y'en a que j'ai pris dans mes bras.
Crois-moi papa
c'est pas faute d'avoir essayé
y'en a deux trois que j'ai su aimer
même un qui aurait pu te ressembler.
Dis-moi papa
y'aurait pas une belle copie
avec qui je pourrais faire ma vie
avec qui j'aurais jamais mal.
Tu sais papa
c'est pas facile tous les jours
pas facile de trouver l'amour
dans l'ombre fragile de tes pas.
Crois-moi papa
j'ai l'impression de d'mander la lune
décrocher les étoiles une à une
et personne f'ra ça pour moi.
Je voudrais qu'il soit honnête
romantique et gentil
tant qu'à faire pas trop bête
assez doué en plomberie
pour réparer les fuites
de mon appartement
et sans prendre la fuite
s'y installerait dedans.
J'voudrais trouver un homme
pas trop lâche et fuyant
qui tomb'rait pas dans les pommes
quand j'lui parl'rais d'enfants
un homme beau dehors dedans
avec quelques cicatrices
mais qui s'laisserait soigner
un homme pas trop égoïste.
Je sais papa
j'l'imagine un peu trop parfait
j'attends le conte de fée c'est vrai
mais j'y peux rien j'suis faite comme ça.
J't'assure papa
y'a d'quoi faire une dépression
mais promis je baisse pas les bras
t'en fais pas je tiens bon.
Quand j'aurais réglé
mon petit problème d'Oedipe
alors peut-être que je tomb'rais
enfin
sur un chouette type.
Fin
Tango
(Une surprise pour les héros qui sont arrivés ici)
Tu pénètres tous ces corps
sans visage, sans éclat
Apprivoisant la mort
la serrant contre toi
Plus tu l'affoles,
plus tu la sens
Plus tu trouves drôle
d'être vivant
L'amour à mort te semble beau
L'amour a tort toi le bourreau
De ces victimes qui te supplient
D'aller plus loin, d'ôter la vie
Tu séduis tes fragiles
dans de beaux draps de soie
Et là de crime en crime
elles ont envie de toi
Pourtant dans le passé,
oui, t'en as vu partir
Des amis, des aînés,
ne jamais revenir
Emporté par les vagues
d'un désir éphémère
Tuant ces heures fades
brûlant d'un coup les airs
Qu'importe si tu te sens seul,
pourvu que le plaisir
Passe violemment le seuil
et vienne sur toi mourir
Mais quand la nuit s'étire
et qu'elle t'a tout donné
Quand dans un long soupir
l'aube enfin apparaît
Ce ne sont ni les regrets
ni l'angoisse ni l'effroi
Mais l'envie qui te glace
de le refaire une fois
Rien qu'une fois c'est promis,
tu le jures à ta vie
Et si elle te pardonne
tu lui diras merci
Parce qu'au fond tu l'aimes bien,
elle te manquerait je crois
Et si d'aventure
elle te lâche la main
Sois-en sûr petit homme
que tu la pleureras.